ÇA SE PASSE AU HAVRE
RENAISSANCE
Beaucoup de havrais anciens avaient un petit
coup de blues quand ils passaient rue Aristide Briand devant le cinéma NORMANDY,
en constatant l’état dans lequel les attaques du temps l’avaient laissé.
Quelqu’un aurait-il le courage, l’audace et les moyens pour ressusciter ce lieu
qui, lors de sa construction en 1933 et de son ouverture en 1934, était le plus
beau, le plus moderne cinéma de la région ?
La façade en 3 D tel qu'elle fût et tel devrait être dans un proche avenir |
Cette salle qui était à la fois cinéma, théâtre et music-hall a vu la projection des grands films de l’époque et a vu se produire sur sa scène des vedettes locales (les revues de Berjo), nationales (Edith Piaf, Charles Trenet, Charles Aznavour, Serge Reggiani) ou internationales (Sidney Bechet, Benny Goodman, Duke Ellington). Elle a également accueilli les comités d’entreprises locaux qui y organisaient leurs arbres de Noël.
Mais depuis 1996, plus rien. Le rideau s’était déjà baissé en 1991, mais
relevé en 1994, pour une nouvelle vie, les nouveaux propriétaires Thierry Bessy
et Laurent Bellanger durent rendre les armes 3 ans plus tardLa signature de l'architecte retrouvée lors du lessivage de la façade La scène, avec devant les lettres de l'enseigne extérieure
La déco intérieure coté jardin |
Après être passé entre les mains de plusieurs
propriétaires, c’est M. Korap Spahija, qui, il y 20 ans, qui tomba amoureux de ce
lieu et qui l’acquit dans l’espoir de lui redonner vie. Mais, baladé par les
promoteurs, il ne put jamais réaliser son rêve et il décéda le 30 août 2020.
Mais ses enfants ont décidé de reprendre le flambeau : Jessy, aidé de ses
deux sœurs et ses trois frères ont repris l’affaire en main et se sont assurés
de l’aide de quelques passionnés de l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine
Havrais (ASPH).
Le balcon, vu de la scène |
Le balcon - Au centre, derrière les parpaings rouge se tenait la cabine de projection et de chaque côté, il y avait des loges |
Avec enthousiasme, l’équipe s’est attelée à
cette immense tâche de ressusciter ce lieu emblématique havrais. Mais après les
travaux de simple remise en forme, quelle sera la nouvelle vocation de cette
salle : un nouveau cinéma, une salle de music-hall, ou un musée dédié au
spectacle sous toutes ses formes ? Nul ne le sait encore et le facteur
déterminant sera le côté financier. Sur quoi toutes ces bonnes volontés
pourront-il compter pour mener à bien un projet qui tient la route. Sans doute
faudra-t-il que les instances locales ou départementales mettent la main à la
poche. Pourrait-on compter également sur la générosité de quelques mécènes par
le biais d’une souscription et des havrais eux-mêmes par une cagnotte lancée
sur les réseaux ?
Le premier guichet de la caissière, à gauche de l'entrée. Après la guerre, elle fût installée au centre de l'entrée. |
La passerelle sous le toit permettant d'aller de la cabine de projection à la scène sans passer par la salle. |
Espérons que tout cela aboutira un jour et que
la magnifique façade art-déco retrouvera tout son éclat. En attendant, dès que
les normes de sécurité seront réunies, les havrais intéressés pourront visiter
le site, guidés par les membres de l’ASPH.
La cabine de projection |
Les volatiles qui ont squatté l'endroit ont laissé quelques traces |
Les toilettes hommes |
Le régulateur de chauffage |
Sources :
Journal Paris –Normandie –
Blog Havrais dire - http://havraisdire2.canalblog.com
Un
grand merci à Daniel Haté qui m’a permis de visiter ce lieu mythique et faire les photos qui illustrent cet
article.
UN BATEAU, UNE HISTOIRE
MORT D’UN PAQUEBOT
La crise sanitaire mondiale a encore frappé du
côté des croisières. Appartenant à la Compagnie Global Maritime et affrété par
CMV, le MARCO POLO est parti à la casse, pour cause de faillite de ses
armateurs. Au début du mois, il a appareillé pour Alang, lieux des fameux
chantiers de démolition.
A la suite de la faillite de ses armateurs, il
était resté à Dubaï dans l’attente de son sort. Vendu aux enchères, comme tous
les paquebots de la compagnie, il a été acquis pour moins de 3 millions de
dollars par un acheteur anonyme qui devait le transformé en hôtel flottant.
Mais sa nouvelle destination ne laisse pas de doute sur son avenir.
Lancé le 4 juin 1964 sous le nom d’ALEKSANDR
PUSHKIN, Il transporte 750 passagers et 220 membres d’équipages sur la ligne
Léningrad – Montréal avec des escales à Copenhague et Londres. Il devient MARCO
POLO à l’éclatement de l’URSS, quand il est acquis par la Compagnie Orient Line
qui lui fait subir une refonte complète. Il peut accueillir alors 826
passagers, servis par 400 membres d’équipage.
Ainsi disparait l’un des derniers navires dont la ligne rappelait encore les anciens paquebots.
Arrivé à sa dernière destination |
ANNIVERSAIRE
IL Y A 10 ANS…
…le 22 janvier 2011, commençait le démontage des pergolas du jardin de l’hôtel de ville afin, disait Edouard Philippe alors Maire du Havre, de dégager l’horizon
Une partie du bois récupéré fût recyclé en
bordure de parking à la plage.
7 commentaires:
Tu as très bien résumé la problématique du cinéma Normandy, de plus tu accompagnes cette réflexion d’excellentes photos, mais ça ce n’est pas pour nous surprendre, et merci pour le lien.
C’est toujours un crève-cœur de voir un navire finir comme ça, surtout que ce bateau avait une silhouette des plus plaisante et n’avait pas encore été atteint par la « maladie » du remplissage à outrance t des cabines HLM.
Ils ont démonté les pergolas pour satisfaire aux exigences de l’UNESCO, mais a-t-on gagné en convivialité du lieu pour autant ? Pas sûr. Par contre j’ignorais complètement que ces pergolas étaient devenues des bordures de parking !
Quant aux « zoziaux » ils ne sont pas en quarantaine eux !
Bonne fin de semaine Michèle et Gérard.
Bonjour Dan,
C'est toujours satisfaisant de voir valider par un spécialiste ce que l'on écrit. Voilà pour le Normandy. Reste à espérer que tes efforts et ceux de tes complices aboutissent à une issue favorables. On croise les doigts.
L'idée de voir ce paquebot disparaître prématurément me rend chafouin. Sa ligne avait l'élégance des anciens et sa taille lui permettait d'aller où les OPHLM de la mer ne pouvait aller, comme le montre ma photo quand il passe sous le pont de Bretonne.
Quand aux pergolas de l'hôtel de ville, j'ai regretté qu'on les enlève, au moment où la végétation en avait pris possession. Je veux bien croire que l'UNESCO y soit pour quelque chose, mais (c'est un avis personnel) je pense que M. Rufenacht ne s'est pas fait prier pour enlever un des derniers vestiges de l'épisode communiste du Havre.
Bonne fin de semaine à toi et Marie Jo
au sujet des pergolas il y a de ça aussi !
salut Gérard,
une salle de spectacle emblématique dans un piteux état... mais l'espoir renaît avec les nouveaux propriétaires aidés de l'ASPH !!!
un magnifique paquebot parti pour la casse.... et là, il n'y a plus d'espoir !!!
j'aimais aussi ces pergolas !! et tu m'apprends qu'elles sont recyclées en bordures de parking !! bon, il y a eu de la part de notre municipalité un effort "anti-gaspi"
bon weekend et bonne semaine à Michèle et toi !!! ;o)
Salut Phyll,
Comme toi et comme beaucoup de havrais (anciens) on a tous l'espoir de voir revivre ce Normandy, en si mauvais état. Mais comme le faisait remarquer Dan sur son blog: la Maison de l'armateur était dans état encore plus triste et aujourd'hui, elle a sa 2ème vie.
Effectivement, dès qu'un paquebot est échoué dans la baie d'Along, il n'y a pas d'espoir de retour.
Bon dimanche
beau reportage sur le Normandy. J'aimais bien les pergolas. la végétation y prospérait dommage. bisous à vous deux
Bonjour Brigitte
Merci d'avoir pris le temps de laisser un commentaire, ceux-ci étant beaucoup trop rares sur ce blog.
Je dois la visite du Normandy à mon ami Dan qui s'implique activement dans cette restauration. Mais dans un temps que j'espère pas trop lointain, quand toutes les mesures de sécurité seront en place, tous les havrais qui le désirent pourront faire cette visite.
Quant à la disparition des pergolas, j'ai dit plus haut ce que j'en pensais.
Bises et bonnes semaine.
Enregistrer un commentaire