samedi 16 janvier 2021

SEMAINE 03/21

ÇA SE PASSE AU HAVRE 

RENAISSANCE


          Beaucoup de havrais anciens avaient un petit coup de blues quand ils passaient rue Aristide Briand devant le cinéma NORMANDY, en constatant l’état dans lequel les attaques du temps l’avaient laissé. Quelqu’un aurait-il le courage, l’audace et les moyens pour ressusciter ce lieu qui, lors de sa construction en 1933 et de son ouverture en 1934, était le plus beau, le plus moderne cinéma de la région ?

La façade en 3 D tel qu'elle fût et tel devrait être dans un proche avenir

          Cette salle qui était à la fois cinéma, théâtre et music-hall a vu la projection des grands films de l’époque et a vu se produire sur sa scène des vedettes locales (les revues de Berjo), nationales (Edith Piaf, Charles Trenet, Charles Aznavour, Serge Reggiani) ou internationales (Sidney Bechet, Benny Goodman, Duke Ellington). Elle a également accueilli les comités d’entreprises locaux qui y organisaient leurs arbres de Noël.

La signature de l'architecte retrouvée lors du lessivage de la façade

          Mais depuis 1996, plus rien. Le rideau s’était déjà baissé en 1991, mais relevé en 1994, pour une nouvelle vie, les nouveaux propriétaires Thierry Bessy et Laurent Bellanger durent rendre les armes 3 ans plus tard

La scène, avec devant les lettres de l'enseigne extérieure

La déco intérieure coté jardin

           Après être passé entre les mains de plusieurs propriétaires, c’est M. Korap Spahija, qui, il y 20 ans, qui tomba amoureux de ce lieu et qui l’acquit dans l’espoir de lui redonner vie. Mais, baladé par les promoteurs, il ne put jamais réaliser son rêve et il décéda le 30 août 2020. Mais ses enfants ont décidé de reprendre le flambeau : Jessy, aidé de ses deux sœurs et ses trois frères ont repris l’affaire en main et se sont assurés de l’aide de quelques passionnés de l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Havrais (ASPH).

Le balcon, vu de la scène

Le balcon - Au centre, derrière les parpaings rouge se tenait la cabine de projection et de chaque côté, il y avait des loges

          Avec enthousiasme, l’équipe s’est attelée à cette immense tâche de ressusciter ce lieu emblématique havrais. Mais après les travaux de simple remise en forme, quelle sera la nouvelle vocation de cette salle : un nouveau cinéma, une salle de music-hall, ou un musée dédié au spectacle sous toutes ses formes ? Nul ne le sait encore et le facteur déterminant sera le côté financier. Sur quoi toutes ces bonnes volontés pourront-il compter pour mener à bien un projet qui tient la route. Sans doute faudra-t-il que les instances locales ou départementales mettent la main à la poche. Pourrait-on compter également sur la générosité de quelques mécènes par le biais d’une souscription et des havrais eux-mêmes par une cagnotte lancée sur les réseaux ?

Le premier guichet de la caissière, à gauche de l'entrée. Après la guerre, elle fût installée au centre de l'entrée.

La passerelle sous le toit permettant d'aller de la cabine de projection à la scène sans passer par la salle.

          Espérons que tout cela aboutira un jour et que la magnifique façade art-déco retrouvera tout son éclat. En attendant, dès que les normes de sécurité seront réunies, les havrais intéressés pourront visiter le site, guidés par les membres de l’ASPH.

La cabine de projection

Les volatiles qui ont squatté l'endroit ont laissé quelques traces

Les toilettes hommes

Le régulateur de chauffage

Sources : Journal Paris –Normandie –

Blog Havrais dire  - http://havraisdire2.canalblog.com

Un grand merci à Daniel Haté qui m’a permis de visiter ce lieu mythique  et faire les photos qui illustrent cet article.

UN BATEAU, UNE HISTOIRE

MORT D’UN PAQUEBOT


          La crise sanitaire mondiale a encore frappé du côté des croisières. Appartenant à la Compagnie Global Maritime et affrété par CMV, le MARCO POLO est parti à la casse, pour cause de faillite de ses armateurs. Au début du mois, il a appareillé pour Alang, lieux des fameux chantiers de démolition.

A la suite de la faillite de ses armateurs, il était resté à Dubaï dans l’attente de son sort. Vendu aux enchères, comme tous les paquebots de la compagnie, il a été acquis pour moins de 3 millions de dollars par un acheteur anonyme qui devait le transformé en hôtel flottant. Mais sa nouvelle destination ne laisse pas de doute sur son avenir.

          Lancé le 4 juin 1964 sous le nom d’ALEKSANDR PUSHKIN, Il transporte 750 passagers et 220 membres d’équipages sur la ligne Léningrad – Montréal avec des escales à Copenhague et Londres. Il devient MARCO POLO à l’éclatement de l’URSS, quand il est acquis par la Compagnie Orient Line qui lui fait subir une refonte complète. Il peut accueillir alors 826 passagers, servis par 400 membres d’équipage.


Ainsi disparait l’un des derniers navires dont la ligne rappelait encore les anciens paquebots.

Arrivé à sa dernière destination

ANNIVERSAIRE 

IL Y A 10 ANS…

…le 22 janvier 2011, commençait le démontage des pergolas du jardin de l’hôtel de ville afin, disait Edouard Philippe alors Maire du Havre, de dégager l’horizon



Une partie du bois récupéré fût recyclé en bordure de parking à la plage.


L’ACTU PAR LES BIRDS



7 commentaires:

DAN a dit…

Tu as très bien résumé la problématique du cinéma Normandy, de plus tu accompagnes cette réflexion d’excellentes photos, mais ça ce n’est pas pour nous surprendre, et merci pour le lien.

C’est toujours un crève-cœur de voir un navire finir comme ça, surtout que ce bateau avait une silhouette des plus plaisante et n’avait pas encore été atteint par la « maladie » du remplissage à outrance t des cabines HLM.

Ils ont démonté les pergolas pour satisfaire aux exigences de l’UNESCO, mais a-t-on gagné en convivialité du lieu pour autant ? Pas sûr. Par contre j’ignorais complètement que ces pergolas étaient devenues des bordures de parking !

Quant aux « zoziaux » ils ne sont pas en quarantaine eux !

Bonne fin de semaine Michèle et Gérard.

Gédé de Le Havre a dit…

Bonjour Dan,
C'est toujours satisfaisant de voir valider par un spécialiste ce que l'on écrit. Voilà pour le Normandy. Reste à espérer que tes efforts et ceux de tes complices aboutissent à une issue favorables. On croise les doigts.

L'idée de voir ce paquebot disparaître prématurément me rend chafouin. Sa ligne avait l'élégance des anciens et sa taille lui permettait d'aller où les OPHLM de la mer ne pouvait aller, comme le montre ma photo quand il passe sous le pont de Bretonne.

Quand aux pergolas de l'hôtel de ville, j'ai regretté qu'on les enlève, au moment où la végétation en avait pris possession. Je veux bien croire que l'UNESCO y soit pour quelque chose, mais (c'est un avis personnel) je pense que M. Rufenacht ne s'est pas fait prier pour enlever un des derniers vestiges de l'épisode communiste du Havre.

Bonne fin de semaine à toi et Marie Jo

DAN a dit…

au sujet des pergolas il y a de ça aussi !

phyll a dit…

salut Gérard,
une salle de spectacle emblématique dans un piteux état... mais l'espoir renaît avec les nouveaux propriétaires aidés de l'ASPH !!!
un magnifique paquebot parti pour la casse.... et là, il n'y a plus d'espoir !!!
j'aimais aussi ces pergolas !! et tu m'apprends qu'elles sont recyclées en bordures de parking !! bon, il y a eu de la part de notre municipalité un effort "anti-gaspi"
bon weekend et bonne semaine à Michèle et toi !!! ;o)

Gédé de Le Havre a dit…

Salut Phyll,

Comme toi et comme beaucoup de havrais (anciens) on a tous l'espoir de voir revivre ce Normandy, en si mauvais état. Mais comme le faisait remarquer Dan sur son blog: la Maison de l'armateur était dans état encore plus triste et aujourd'hui, elle a sa 2ème vie.

Effectivement, dès qu'un paquebot est échoué dans la baie d'Along, il n'y a pas d'espoir de retour.

Bon dimanche

BRIGITTE LEBLOND a dit…

beau reportage sur le Normandy. J'aimais bien les pergolas. la végétation y prospérait dommage. bisous à vous deux

Gédé de Le Havre a dit…

Bonjour Brigitte

Merci d'avoir pris le temps de laisser un commentaire, ceux-ci étant beaucoup trop rares sur ce blog.

Je dois la visite du Normandy à mon ami Dan qui s'implique activement dans cette restauration. Mais dans un temps que j'espère pas trop lointain, quand toutes les mesures de sécurité seront en place, tous les havrais qui le désirent pourront faire cette visite.

Quant à la disparition des pergolas, j'ai dit plus haut ce que j'en pensais.

Bises et bonnes semaine.