samedi 25 avril 2020

SEMAINE 17

CA SE PASSE AU HAVRE

TOUJOURS RIEN


 

C’EST FERMÉ


C’EST OUVERT




Depuis 3 semaines, le ramassage des déchets verts a été suspendu alors que le printemps ensoleillé faisait proliférer la nature dans les jardins. Les confinés/jardiniers se sont donc attelés à la tâche pour maîtriser cet essor. Tailles, tontes, nettoyages, ont entraîné l’amoncellement de déchets plus ou moins malodorants dans les jardins. Heureusement, les déchetteries ont rouvert leurs portes mardi dernier. Le résultat en images :






Après 3/4 d'heure / une heure de patience, le Grâal !
Une alvéole sur deux ouverte et une seule voiture par alvéole, gestes barrière obligent

UN BATEAU… UNE HISTOIRE

LE DE GRASSE

            A la fin de la 1ère guerre mondiale, la Compagnie Générale Transatlantique manque de cargos et de paquebots pour reprendre le trafic sur les lignes de l’Atlantique et de la Méditerranée. Elle veut également conquérir des parts de marché sur le dos des pays vaincus, soit l’Allemagne et l’Autriche.
            Cependant les chantiers de Penhoët sont débordés. Ils réintègrent leur main-d’œuvre qualifiée et ont des difficultés d’approvisionnement en matières premières et charbon. De plus ils se consacrent à l’achèvement du Paris dont la construction débuta en 1913 et fût interrompue en 1916 pour cause de guerre.
            C’est donc en Angleterre que la CGT commanda 6 cargos et 4 paquebots, dont le DE GRASSE, destiné à la ligne de l’Atlantique Nord et c'est des chantiers Camell Laird de Birkenhead que fut lancé le paquebot en février 1924. Par contre, les finitions furent effectuées par les chantiers de Penhoët à cause d’une grève des menuisiers anglais.

C’est en février 1924 qu’il fit son voyage inaugural Le Havre – New York. D’exploitation peu onéreuse, filant 17 nœuds, il était un excellent rendement pour la Transat. Cependant, à cause des lois américaines (1918, 1921, 1924) qui restreignirent les quotas d’immigration, la compagnie dût s’adapter à une nouvelle clientèle d’hommes d’affaires, de touristes et immigrés.de la 2ème génération. DE GRASSE fût donc modifié plusieurs fois, la 3ème classe étant remplacé par une classe « touriste ».

            En 1933-1934, il fût affecté à la ligne Marseille –Alger et pour quelques croisières avant de revenir sur l’Atlantique Nord.


Après avoir participé à l’expédition franco-britannique de Norvège en juin 1940, DE GRASSE évacue une partie de l’armée française repliée à Quiberon, avant d’être réquisitionné en août à Bordeaux par les allemands pour héberger le commandement des sous-marins italiens de l’Atlantique.

            En 1942, il est restitué à l’Etat français et sert d’école de la marine marchande avant d’être coulé par un patrouilleur allemand le 30 août 44 à Blaye

A la sortie de la guerre, c’est la Société Industrielle et Navale qui est chargée du renflouement. 130 personnes, travaillant jour et nuit pendant 5 mois avec l’aide de 21 pompes remettent le navire à flot qui part de Blaye le 20 octobre 1945 tiré par 3 remorqueurs de haute mer. Après un échouage au Verdon, il franchit le chenal semé d’épaves avant d’être amarré au quai de Penhoët où les travaux de refonte dureront 20 mois.




Entièrement restauré et méconnaissable, il sortira des cales avec une cheminée en moins et 2200 tx de jauge brute en plus. Les finitions seront effectuées lors de la traversée Saint Nazaire – le Havre et il sera livré le 1et juillet 1947. Il est le 1er paquebot à reprendre le service de l’Atlantique Nord pour la Transat. Malgré seulement 711 couchettes, il connait un franc succès face à ses concurrents américains (United States Lines), britannique (Cunard Line) et hollandais (Holland America Lines). En 1948, il transporte en 12 voyages 15 488 passagers. Son coefficient d’occupation atteint le taux de 89 % et les réservations de 1ère classe sont complètes plusieurs mois à l’avance.


Il effectue son dernier voyage aux USA en 1951 avant de partir sur la ligne des Antilles. Vendu en 1953 à la compagnie Canadian Pacific, il devient EMPRESS OF AUSTRALIA, puis, en 1956, sous le pavillon italien de la Grimaldi-Siosa Line, il est rebaptisé VENEZUELA et est affecté à la ligne des Antilles et de l’Amérique centrale. Refondu en 1960, avec une nouvelle proue incurvée qui en dynamise la ligne, il s’échoue sur les rochers de Lérins au large de Cannes le 17 mars 1962 et sera déconstruit quelques mois plus tard à La Spézia.

            DE GRASSE aura connu une carrière longue de 40 ans, sous le pavillon de trois nations, émaillée d’une guerre mondiale et de deux naufrages. 

Caractéristiques :
Tonnage : 17707 tx en 1924 – 18435 tx en 1932
Longueur 175 mètres
Largeur : 22 mètres
Vitesse 17 nœuds
Passagers : 1712 passagers 3ème classe – 399 passagers cabines en 1924
500 passagers cabines – 470 passagers touristes en 1947


AGENDA


Vendredi
1er
Mai

Fête du travail




L’ACTU PAR LES BIRDS



4 commentaires:

DAN a dit…

J’ai pu prendre aussi quelques photos de rues désertes, c’est vraiment une expérience unique que nous vivons là, par contre que de monde pour les déchets verts, mais il fallait de la patience pour arriver au but !

L’histoire des paquebots est toujours intéressante, c’est fou comme un navire peut avoir plusieurs vies, ce qui m’étonne toujours, comme pour le Liberté, c’est dans quel état devait être ces bateaux après un séjour sous l’eau ? ? Déjà la moindre inondation laisse des traces presque indélébiles alors pour un paquebot…

J’ai comme l’impression que cette année la fête du travail sera respectée au-delà de toute mesure…

Quant à nos « zoziaux » leur confinement n’altère pas leur humour !

Gédé de Le Havre a dit…

Bonjour Dan,

Ce n'est pas facile de photographier ces rues déserte car j'habite loin des axes principaux de la ville. Je n'ai pu faire ces clichés que lors d'un déplacement ayant un autre but.

Ce confinement est l'occasion de remettre le nez dans certains livres et je suis tombé sur l'histoire de ce paquebot que j'ai du connaître dans mes premières années mais dont je n'ai aucun souvenir. Comme je le dit à la fin du sujet, la longévité et les péripéties vécues par ce navire m'ont intéressé.

Avec l'annulation de la manifestation du 1er mai, c'est un des mes marronniers qui disparait. Ca fait beaucoup de sujets en moins en ce printemps qui s'évaporent et je crains qu'il en sera de même pour l'été. Je très peur pour le corso fleuri.

Bon weekend


phyll a dit…

salut Gérard,
de voir cette file d'attente à la déchetterie me fait penser que cette année les jardins n'ont jamais du être aussi entretenus !!!
toujours intéressantes ces histoires de paquebots !!
pour le 1er mai, on pourrait accrocher du muguet (en papier) à nos fenêtres !?!....
bon, après 40 jours sans voir la mer, je te souhaite ainsi qu'à Michèle, une bonne confination!... euh... continuation !!! ;o)

Gédé de Le Havre a dit…

Bonsoir Phyll,

Mon jardin, après 3 voyages à la déchetterie, c'est bientôt Giverny ! Et j'ai encore de quoi m'occuper, même après le 11 mai. Car la nature est impitoyable et elle, elle ne s'arrête jamais. Je crois que ceux qui prétendent "moi, j'aime la nature" n'ont pas de jardins (où ils ont les moyens d'avoir un jardinier).
Bon dimanche