JEUDI
21
mars
Journée de la poésie
LA JUMENT ET L’ÂNE
Que ce soit dans les salons,
les cours de récréation
L’âne souffre d’une bien
mauvaise réputation.
Il traîne avec lui son
ignorance
Son inculture, son fardeau
d’incompétence.
Mais on ne peut juger
quiconque sur son engeance
Son origine, son aspect, son
apparence.
A chacun sa personnalité
Quelque soit sa parenté.
Un fermier un jour emmena sa
jument
Paître les chardons et les herbes
de son champ.
Mais au fil des journées la
bête maigrissait
De jour en jour, elle
dépérissait.
Le paysan, craignant une
maladie fatale
Fit venir un véto pour
soigner l’animal.
Après un examen approfondi
de la jument
L’homme de l’art rendit son
jugement.
« Votre bête est
atteinte de neurasthénie,
Il faut seulement lui donner
compagnie. »
N’ayant qu’un âne à mettre
dans l’enclos
Il amena le quadrupède
aussitôt.
A la vue de l’arrivant la
jument rigola
Et de l’allure du baudet se
moqua :
« Mais qu’est-ce que
c’est que ce mini cheval
Affublé d’oreilles de taille
anormale ?
- C’est tout, c’est un peu
court, jument !
On pouvait dire… Oh !
Dieu ! Bien des choses assurément.
En variant le ton, tenez, par
exemple :
Pratique : « Avec un
système auditif si ample
Il vous en faut des kilos
d’amidon ma foi
Pour le maintenir si droit. »
International :
« Quand vos portugaises sont ensablées,
Il faut un bulldozer pour
les dégager. »
Amical : « Aimez
vous les fumeurs aussi haut
Que vous leur offrez de
telles étagères à mégots »
Prévenant :
« Quand vous évacuez le cérumen,
Il vous faut commander une
benne »
Malin : « Faut-il que
vous gouttiez à ce point le son
Qu’on vous a affublé de tels
pavillons »
Voilà ce qu’à peu près ma
chère, vous m’auriez dit
Si vous aviez fait preuve
d’un peu d’esprit..
Un âne qui parodie Edmond
Rostand,
La jument n’en demandait pas
tant.
Ravie d’entendre un tel érudit
Elle trouva le bourriquet de
bonne compagnie
Depuis ce jour, aux champs
comme à l’étable
Les deux équidés devinrent
inséparables.
Gédé
4 commentaires:
MAGNIFIQUE !... cher Gédé...
Du grand Art.
Du La Fontaine, du Rostand, surtout du Gédé et du bon.
Tel Cyrano, tu as eu du nez de publier cette petite merveille en ce jour de la Poésie...
Décidemment, que de jolis talents dans la cité de François 1er...
La journée de la poésie est honorée là de bien belle manière...
Bravo....Quel talent...mais la lecture me rappelle quelque chose n'est-il-pas ?
http://gede-de-le-havre.blogspot.fr/2008/04/fable.html
@ Claude : Je ne me rappelais plus si je l'avais déjà publié et je ne l'ai pas retrouvé. Mais apparemment, c'était passé inaperçu puisqu'il n'y avait aucun commentaire, mais pas chez toi et chapeau pour la mémoire !
J étais où, en avril 2008 pour ne pas avoir vu ce poème ??
Encore une fois - c est fou ce que l on se répète ici - quel talent !
Bravo bravo bravo !
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