dimanche 24 juin 2018

CA SE PASSE AU HAVRE



SE SOUVENIR...


            Depuis quelques jours, sur le quai Colbert, à côté de la passerelle du bassin Vauban, se tient le buste du syndicaliste charbonnier JULES DURAND, condamné à mort à tort pour complicité morale d’assassinat.  Réhabilité huit années plus tard, il mourra le 20 février 1926 alors qu’il est interné à l’asile de Sottevile-lès-Rouen.



            Ce buste, œuvre du Harfleurais Hervé Delamare,  a été voulue par les membres de l’Association « Les amis de Jules Durand ». Elle a été inaugurée le 15 juin 2018, 100 ans jour pour jour après que la Cour de Cassation ait reconnu l’innocence du docker charbonnier. Elle a été placée sur le lieu même de son travail, autrefois quai au charbon. De plus, il est sur un lieu de passage particulièrement  emprunté par des centaines de personnes qui passeront devant chaque jour. Espérons que beaucoup d’entre eux auront une pensée pour cet homme victime de ce que Marc Heidrich (ancien juge d’instruction au TGI du Havre et cofondateur de l’Association des amis de Jules Durand) a appelé « un crime judiciaire ».






Rappel de quelques dates :



6 septembre 1880 : Naissance au Havre

11 septembre 1910 : Arrestation à son domicile et incarcéré à la prison du Havre

25 septembre 1910 : Condamnation à mort. Les jurés s’étant mépris sur les effets de leur vote signent à l’unanimité un recours en grâce.

31 décembre 1910 : Décret présidentiel commuant la peine de mort en 7 ans de réclusion criminelle

4 janvier 1911 : Demande en révision déposée par Me Paul Meunier. Premiers rapports de l’administration pénitentiaire sur la dégradation de l’état mental de Jules Durand.

15 juin 1918 : Arrêt de la Cour de Cassation reconnaissant l’innocence de Jules Durand.

20 février 1926 : Mort de Jules Durand à l’asile de Sotteville-lès-Rouen.



2 commentaires:

dan a dit…

Un buste tout à fait explicite, j’étais avec les personnalités lors de son inauguration, et le sculpteur nous expliquait les symboles qu’il a figuré sur son buste, notamment les entailles derrière le crâne symbole de la souffrance morale de Jules Durand lors de sa détention. Il a aussi figuré la chaine de son emprisonnement accompagnée d’une hélice fixée sous le buste. Pour ma part c’est une œuvre très réussie, et chose curieuse, le buste a l’air d’être en fer, alors qu’en réalité il est en matériaux composites et…mou !
Quant à la plaque sur la maison où il demeurait lorsqu’il s’est fait arrêter, elle a été changée depuis pour une plus lisible.

phyll a dit…

un hommage tout à fait mérité et le choix du lieu est de bon aloi !!