Pour un parisien,
dont le vaste horizon
Se borne assez
souvent au toit de sa maison
Et qui n’a jamais vu,
tant par eau que par terre,
Que St Germain, St
Cloud, Charenton et Nanterre
Rien ne peut
surpasser, en merveilleux tableaux,
L’aspect d’un port
de mer hérissé de vaisseaux.
Certes Paris est
beau ! Les arts ont fait merveille
Au sein de la cité
qui cherche sa pareille :
Palais, canaux,
jardins, monuments de splendeur,
Tout y séduit les
yeux, mais rien n’y parle au cœur,
Le Havre, à
beaucoup près, n’affiche pas ce faste ;
Mais,
dussé-je-passer pour une enthousiaste
Je trouve dans ce
port, et simple et gracieux,
Un charme pour le cœur,
un plaisir pour les yeux.
Elisa Fleury
Ouvrière en broderie au Havre
1841
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