mercredi 24 décembre 2008

CONTE DE NOEL

CONMPTES DE NOEL (4/4)

Pendant qu'il préparait le café à la cuisine, assise sur un canapé, Cindia inspecta avec attention le séjour. Il vivait dans un appartement bien équipé, bien rangé, mais avec des meubles simples et fonctionnels. Toutefois, aux murs étaient accrochés quelques tableaux qui semblaient de grande valeur. Alors qu'il avait amené en professionnel qu'il était les cafés sur un plateau et qu'elle commençait à déguster son arabica frais moulu, n'y tenant plus, elle lui posa franchement la question. Comment avec son modeste salaire et ses quelques pourboires pouvait-il posséder de telles choses : cet appartement, cette voiture, ces tableaux ?
"Mon métier de serveur de restaurant n'est pour moi qu'un passe-temps, répondit-il. J'ai une fortune personnelle qui me permettrait de vivre grand train sans travailler. Mais voilà, je m'ennuie à ne rien faire et si mes ancêtres ont passé leur temps à se faire servir, moi j'ai choisi de passer le mien à servir les autres. A l'école des domestiques qu'employaient mes parents et grand-parents, j'ai appris ce métier."
Et dire qu'elle l'avait cru capable de toutes les malhonnêtetés du monde !
"Votre famille a-t-elle un titre de noblesse ?
- C'est un secret que je vous confie. Tout le monde m'appelle par mon prénom et j'y tiens mais en réalité on devrait me dire Monsieur le Comte."
Un Comte de Noël ! Ça alors, qu'elle histoire ! Au fur et à mesure que cette soirée avait avancé, elle lui avait trouvé de plus en plus d'intérêt, de plus en plus de charme, de plus en plus d'attirance. Décidément, il lui plaisait ce comte fortuné qui se transformait, le soir venu, en larbin pour néo-bourgeois.
Cette nuit ne s'acheva pas sur une simple tasse de café. Cindia eut l'occasion de visiter également la chambre. Le comte-serveur était également un remarquable amant. En lecteur assidu de Frédéric Dard, il lui récita successivement Mes hommages à la donzelle, Les dragées sans baptême, En long en large et en travers, Prenez-en de la graine, Le loup habillé en grand-mère, Tango chinetoque, Salut mon pope, Un éléphant ça trompe, Faut-il vous l'envelopper, En avant la moujik, Ma langue au Shah, Ça ne mange pas de pain, Emballage cadeau, J'ai essayé on peut, Mes ton doigt où j'ai mon doigt, comme l'aurait fait le commissaire San Antonio.
Quand ils se réveillèrent au matin du 29 décembre, plus amoureux que jamais, Cindia pensa : "Quel Comte !", quant à l'auteur, à bout de calembours, il éteignit son ordinateur et vida sa tasse de Nescafé en pensant : "J'espère que le conte est bon..."
GEDE

1 commentaire:

Gilbert a dit…

je me doutais bien de la fin!