vendredi 26 décembre 2014

NECROLOGIE


J’étais en train de mettre mes boules dans le sapin quand j’ai appris le décès de Jacques Chancel. J’avais écrit quelques nécrologies d’avance comme celles de Charles Aznavour ou d’Annie Cordy, mais pour lui, je n’avais pas anticipé. Pourtant, me direz-vous, avec un nom comme ça, il fallait s’attendre à ce qu’il tombe incessamment. De plus, quand on a réalisé autant de radioscopie, on s’expose au cancer, un cancer classique même, quand on aime autant la grande musique. Il me fallait donc me mettre à l’ouvrage, pas facile quand il s’agît de quelqu’un comme lui qui n’est pas un défunt de série.
Surtout connu pour ces « grands échiquiers », je me remémorais ces émissions dans lesquelles il recevait plein d’amis brillants (mais pas Dany Brillant alors trop jeune) comme Stone et Charden chantant Lino Ventura, Raymond Devos, Guy Bedos et d’autres humoristes en « os » et en chair.
Devant la dépouille de cet homme de radio et de télévision exceptionnel, on ne peut que  tirer son chapeau (Pour l’hommage à Joe Cocker, c’est le contraire : you can leave your hat on).

2 commentaires:

DAN a dit…

Voila un homme que j'appréciais énormément ; il m'a accompagné pendant 40 ans, aussi bien à la radio qu'à la télévision.
Ta nécrologie lui rend un bel hommage, soi en remercié

l'père Cantoche a dit…

Mon frère Jacques s'en est allé à la veille de Noël, lui qui toute sa vie a fait cadeau des belles symphonies et des grands textes aux indigents culturels. Il était tellement fier de présenter les maestros et les divas que, dans sa bouche, le nom de Rostropovitch s'allongeait de deux syllabes. Chancel le bien nommé. Car la vie lui a longtemps souri. Durant six décennies, nous nous sommes retrouvés chaque mois tête à tête sans que je l'entende dire du mal de personne. Certes, il n'était pas dupe mais plutôt que de hurler méchamment avec les loups, il préférait s'en tirer avec un trait malicieux ou -- lorsque c'était grave -- à l'aide de ces silences dont il avait découvert les vertus en allant aux concerts. Il aimait la famille, l'amour, les voyages et ses chères Pyrénées où il a souhaité affronter l'éternité. Il était le frère que m'avait refusé la nature et accordé l'amitié. Nous n'avions que quelques mois d'écart mais il me laisse orphelin.

Philippe Bouvard ( Figaro-Magazine du 2/01/15 )